#BlackOut : quand Internet se manifeste
Ils ne sont pas passés inaperçus, ces carrés noirs postés sur les réseaux sociaux le 2 juin et accompagnés du #BlackOutTuesday. Retour sur ce phénomène de revendication par le silence : le blackout.
Savez-vous pourquoi les réseaux sociaux étaient noirs mardi 2 juin ? C'était le #BlackOutTuesday, un appel à ne rien poster ou uniquement des images noires pour protester contre le meurtre de l'afro-américain George Floyd par un policier blanc aux Etats-Unis. Plus de 29 millions d'internautes se sont emparés du mouvement lancé par l'industrie musicale américaine.
#TheShowMustBePaused pic.twitter.com/JHTUG34Ibj
— theshowmustbepaused (@pausetheshow) June 1, 2020
Une nouvelle forme de manifestation digitale
En parallèle des manifestations dans les rues américaines, le blackout a permis au monde entier de communiquer son mécontentement ou de dénoncer le système. "Les photos noires et celles où les gens se mettaient en scène la face contre terre dans la position de George Floyd est un modèle de communication qui est extrêmement symbolique ", explique Arnaud Le Bacquer, co-fondateur de l'agence de communication Glory Paris.
Plus qu'un soutien à la communauté afro-américaine, ce mouvement de manifestation digitale est avant tout une réponse citoyenne à la crise que subissent les Etats-Unis. Alors que l'épidémie du coronavirus n’est toujours pas finie, le pays vit aussi une remise en question sociétale et la mort de George Floyd n’a été que le catalyseur. "Un blackout, c'est comme un vote. Je ne vote pas blanc contre le système, je vote noir", analyse le communicant.
Breaking news: Police fired tear gas at protesters who set fires near the White House as unrest continued in cities across America for a 6th consecutive night. Here’s the latest: https://t.co/iSU7z7NjZB pic.twitter.com/QPuOVkKb6X
— The New York Times (@nytimes) June 1, 2020
Un premier blackout contre les féminicides
Ce n'est pas la première fois que les internautes se réunissent autour d'un blackout sur les réseaux sociaux. L'idée viendrait d'une campagne de communication virale de l'ONU France en 2019 contre les féminicides. Imaginée par Glory Paris avec le concours de l'agence d'influence marketing Influence4you, l'opération consistait dans un premier temps à demander aux influenceuses, dont Laura Calu, de couper leurs comptes sur les réseaux sociaux pendant 48 heures. De nombreuses femmes ont suivi le mouvement en remplaçant l'image de leur profil par un carré noir.