Canneseries, le cinéma vert… le QUINTE HUSH ROYAL de Jenna Suru
A l'occasion de la 3e édition de Canneseries (du 9 au 14 octobre 2020), nous avons rencontré l'une des organisatrices, Jenna Suru pour une QUINTE HUSH ROYAL. Cette dernière a tiré et commenté 5 cartes autour de la production audiovisuelle, des séries, des festivals et du cinéma vert. (Clique sur la photo ☝️ pour voir la vidéo)
Carte 1 – Le festival Canneseries

« On a lancé la première édition il y a plus de trois ans. L'idée était de créer l'équivalent du festival de films pour les séries. Le festival est généralement organisé en même temps que le MIPTV pour permettre aux auteurs et producteurs de se rapprocher des chaînes de télévision. La communication autour d'un long métrage et d'une série est vraiment différente. Une série est faite pour durer avec plusieurs saisons, alors qu’un film est unitaire, même si on connaît bien sûr les suites et les franchises. La promo d’un film va se concentrer sur la création d’un momentum, avec les festivals au moment de la sortie. La promo d’une série est plus longue : le lancement est important mais l'idée est aussi de pouvoir raconter, à travers la série, de nouvelles histoires pour que le public ait toujours autant hâte de regarder le prochain épisode. »
Carte 2 - Les festivals autour du cinéma

« Quand j'étais chez Gaumont, je m'occupais notamment de distribuer les films dans les festivals du monde entier. C’est très important d’y participer car cela permet de faire le lien entre l’œuvre et son public/la presse. Est-ce qu'il y a aujourd’hui trop de festivals autour du cinéma ? Je dirais plutôt qu’il n’y en a pas assez. Il y a de plus en plus de contenus, avec de très bonnes productions, qui ne peuvent pas aller en festival parce qu’il n’y a pas assez de place justement. »
Carte 3 - L’écologie dans le cinéma

« C'est une carte qui a été oubliée pendant trop longtemps. Pourtant, le cinéma produit une tonne en équivalant CO2 par an ! Produire vert, ça passe par beaucoup de dimensions : il faut faire attention notamment aux déplacements, à la production de décor, à l’utilisation du papier, etc. Il faut essayer au maximum, par exemple, de tourner dans des décors magnifiques, comme ce restaurant. On a tourné ici une des scènes les plus importantes de "L'Âge d'Or". Quand on voit ce restaurant, il n'y a pas grand chose à faire pour le rendre magnifique et même d'époque. C'est quelque chose qui est très important : recréer tout un décor qu'on ne recycle pas forcément après, ça pollue beaucoup. »
Carte 4 – Belle Epoque Films ou les valeurs d’une maison de production

« C’est ma société de production que j’ai montée il y a 6 ans. Notre première production, c'était "The Bigger Picture" avec Robert Sheehan qui joue dans la série "Umbrella Academy". Une production forte et de qualité pour bien démarrer dans le milieu et montrer de quoi on est capables. Dès le départ, on a communiqué sur des valeurs très importantes à nos yeux : l'authenticité envers nos artistes, nos producteurs, nos distributeurs et notre public, des valeurs d'internationalité et une autre valeur qui est très importante pour nous, le cinéma vert. C’est primordial pour une société de production d’avoir une image forte pour attirer le public mais aussi les talents qui partagent les mêmes envies. »
Carte 5 – L’Âge d’Or ou la dimension internationale des films

« C’est le titre de mon premier long métrage en tant que réalisatrice. Ce film raconte l'âge d'or de Saint-Tropez dans les années 1960, quand les artistes du monde entier venaient pour trouver de l’inspiration. Si ce film est une production 100% française, il a vraiment une vocation internationale. C’est une dimension que j’ai apprise en travaillant chez Gaumont : notre public est partout, pas seulement en France. Je pense aussi que nos messages sont de plus en plus internationaux. C'est important aujourd'hui qu'on ait des messages qui nous rassemblent plutôt qui nous divisent. Le public est désormais prêt à s’ouvrir, comme on a pu le voir avec « Parasite » qui est le premier film non anglais à remporter l’oscar du meilleur film. »