Chouchou/beignet : les techniques de vente sur la plage
L’été, les vendeurs ambulants déferlent sur la plage pour vendre leurs produits. Mais comment arrivent-ils à nous amener vers leurs stands ? Rencontre avec Jonathan Tassi, gérant d’Ola Ola qui vend des produits faits maison sur les plages de la Grande Motte.
Comment es-tu devenu vendeur ambulant ?
J'ai commencé à l’âge de 17 ans comme job d'été pendant mes études. Je me souviens de mon premier jour : j'étais terrorisé parce que je devais me débrouiller tout seul sur la plage et que tous les regards étaient sur moi. Je tremblais comme jamais en servant mon premier café ! Il a fallu que je me débarrasse très vite de mes appréhensions pour faire du chiffre parce qu'à l'époque, la paie se faisait surtout sur la commission qui dépendait elle-même du chiffre d'affaires. Finalement, l'exercice m'a plu et j'ai décidé d'en faire mon métier en créant Ola Ola en 2012. Au début, j'étais seul à tenir mon stand sur les plages de la Grande Motte. Aujourd'hui, j'ai une équipe de 15 à 20 vendeurs l'été.
Pourquoi les vendeurs crient-ils tout le temps "chouchous beignets" ?
C'est important d'interpeller oralement les vacanciers : sur la plage, ils pensent à autres choses, il sont en train de s'amuser et ils ne font donc pas forcément attention à nous. En criant, on va les bousculer un petit peu. Par exemple, quand les enfants sont en train de faire des châteaux de sable et qu'ils nous entendent crier "chouchous beignets", ils vont avoir envie de grignoter quelques choses et vont demander de l'argent à leurs parents. Le problème, c'est qu'au bout d'un moment, tout le monde crie la même chose, alors il faut essayer de se démarquer. C'est pourquoi j'ai très rapidement choisi de chanter toujours la même chanson, en intégrant le nom d'Ola Ola dans les paroles. C'est devenu ma marque de fabrique.
Il existe aussi d'autres éléments pour communiquer comme la tenue vestimentaire. Personnellement, on a fait le choix de rester sobre avec un polo et un tablier pour refléter la qualité de nos produits et inspirer confiance.
Le produit en lui-même est-il un élément de différenciation ?
La vente ambulante sur les plages, c'est comme la street food : ça monte en gamme et ça se professionnalise. Les beignets, les glaces et les boissons fraîches restent des incontournables mais on voit aussi une nouvelle tendance avec l'arrivée des produits plus sains comme les fruits déclinés en barquettes, jus et smoothies à croquer. C'est pourquoi on a fait le choix de proposer des produits un peu différents, plus frais et "healthy" en communiquant notamment sur le "fait-maison".
Est-ce que vous êtes visibles en dehors de la plage ? Sur Internet, par exemple ?
On essaie d'avoir une communication digitale avec par exemple un site Internet qui nous sert de vitrine. J'aimerais bien développer davantage les réseaux sociaux mais ce n'est pas facile car c'est un vrai métier et on n'a pas le temps durant la saison estivale de faire une pause pour s'y consacrer. Pour l'instant, on essaie de mettre quelques photos de l'équipe et d'afficher nos produits faits maison. Le but, c'est de créer des relations en dehors de la plage entre nos vendeurs et nos clients car, à l'heure actuelle, les équipes débarquent d'on ne sait où comme des extraterrestres et il repartent on ne sait où. Ce serait bien d'avoir ce petit lien en plus pour rassurer les clients.