FL'HUSH NEWS : loi Avia, Ahmaud Arbery et pub sur YouTube

FL'HUSH NEWS : loi Avia, Ahmaud Arbery et pub sur YouTube

Dans ce récap' de la semaine, on revient sur la polémique de la loi Avia pour lutter contre les propos haineux sur Internet, la justice populaire autour du meurtre d'Ahmaud Arbery aux USA et le coup de gueule d'Arnaud à propos des publicités sur YouTube.

La loi Avia abîme la liberté d'expression

Est-ce que vous avez entendu parler de la loi Avia ? Cette dernière vient d’être votée pour lutter contre les propos haineux sur Internet. Elle oblige les plateformes et les moteurs de recherche à retirer sous 24h les contenus “manifestement” illicites signalés (incitations à la haine, violence, propos raciste, etc.) et sous une heure pour les contenus à caractère pédopornographique ou terroriste. Sinon, ils risquent une amende jusqu’à 1,25 million d’euros.

Si la loi part d’un bon sentiment, on l’accuse de faire reculer la liberté d’expression. Les opposants craignent ainsi que les réseaux sociaux suppriment du contenu tout à fait légal par peur des amendes : "Pas question de confier la police de notre liberté d'expression aux GAFA", estime le sénateurs LR Bruno Retailleau. Le député Damien Abad juge "les risques de sur-censure trop importants".

Il est surtout difficile d’estimer ce qui est foncièrement haineux ou pas, d’où l’utilisation dans le texte de l’occurrence “contenus manifestement illicites”. Plutôt flou, non ? Pas étonnant que les débats aient été animés : peut-on laisser des propos haineux en ligne ? Si non, qui peut décider de ce qui est acceptable ou pas ? Peut-on autoriser une entreprise privée à exercer un droit de censure au même titre que la justice ?

En parallèle de ces débats, la loi fait couler beaucoup d’encre à propos de la députée qui l’a portée. Laëtitia Avia a été mise en cause par Mediapart pour « humiliations à répétition » et « propos à connotation sexiste, homophobe et raciste » à l’encontre de cinq ex-collaborateurs parlementaires. L’élue souhaite déposer plainte pour diffamation.

Meurtre d'Ahmaud Arbery : la loi des réseaux sociaux

Ahmaud Arbery, voilà un nom qui agite la toile depuis plusieurs jours. En février dernier, cet afro-américain a été tué par deux hommes blancs en Géorgie. Aucune charge n’a été retenue contre les deux suspects, ces derniers évoquant la légitime défense. L’affaire aurait pu s’arrêter là mais c’est sans compter les réseaux sociaux. Après la publication d’une vidéo choquante de l’altercation, la communauté afro-américaine a organisé plusieurs manifestations pour retrouver les assaillants. Même les internautes ont réclamé justice avec le #IRunWithMaud. Le tout soutenu par des personnalités publiques comme James Lebron et Kim Kardashian. La pression populaire étant trop forte, Donald Trump a fini par s’exprimer à la télévision : « c’est une situation très troublante ». L’enquête est ainsi relancée.

Ce n’est pas la première fois que la toile fait pression sur la justice ou même s’érige en justicier populaire. Le mouvement MeToo par exemple a permis de dénoncer de nombreuses agressions sexuelles. La force de l’opinion publique grâce aux réseaux sociaux à aider la justice à condamner des criminelles mais elle peut aussi détruire des vies innocentes. Les dénonciations peuvent aller jusqu’à ternir la réputation de l’accusé sans qu’il ne puisse se défendre devant la justice. Un travers que dénonce notamment la série Black Mirror dans l’épisode “Haine virtuelle” dans lequel le peuple s’autoproclame juge par les réseaux sociaux. Il peut ainsi décider de vie ou de mort des accusés à la barre via le #DeathTo.

Internet est un outil formidable pour que le plus grand nombre puisse s’exprimer mais il faut faire attention à ne pas tomber dans l’extrême et ni se laisser emporter par ses émotions.

La pub sur YouTube : le coup de gueule d'Arnaud

YouTubeur avec la chaîne Areno, Arnaud a souhaité aujourd'hui pousser un petit coup de gueule. Contre qui ? YouTube et le traitement différent que fait la plateforme entre les vidéastes et les annonceurs. Notre présentateur des FL'HUSH NEWS est tombé récemment sur la page d'accueil de YouTube sur une publicité très explicite, voire hard. "Cela n'a rien à voir avec les cookies et ma navigation personnelle. Et même si c'était le cas, explique Arnaud, YouTube se dit grand public et adfriendly. Il ne devrait pas accepter ce genre de contenus de la part des annonceurs."

Ce qui énerve surtout Arnaud, c'est que la plateforme est très exigeante concernant les créations des vidéastes et les sujets abordés :

« Si tu ne respectes pas les règles, tes vidéos peuvent être bloquées ou démonétisées et par conséquent moins mises en avant. Cela pose notamment problème pour les vulgarisateurs de l’Histoire qui voient leurs vidéos démonétisées quand ils parlent de guerre ou de l’État islamique. Les annonceurs n'ont en effet pas envie d'être associés à ces sujets et YouTube a du mettre en place des mesures pour les rassurer. »
Arnaud, présentateur HUSH

Les règles imposées par YouTube obligent alors les créateurs à s'adapter voire à s’auto-censurer pour espérer continuer à vivre sur le réseau. Mais ces règles ne semblent pas s'appliquer aux annonceurs, qui eux rapportent de l'argent. "C'est incompréhensible parce qu'avec une plateforme aussi performante et visible, YouTube doit bien avoir un regard sur les annonces qu'ils diffusent ?" Arnaud n'est d'autant pas le seul à être exposé à ce genre de publicités. Il a posté un message sur Twitter en alpaguant YouTube et de nombreux internautes lui ont répondu en partageant notamment leurs propres expériences. YouTube a répondu à la conversation en ces termes : "Bonjour. Merci de nous avoir tenu informés, nous avons remontés l'information à nos équipes. Si vous rencontrez de nouveau ce problème, vous pouvez le signaler en utilisant [notre] formulaire"

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