Charlie Hebdo : pour ou contre le droit au blasphème ?
Le jeudi 3 septembre a commencé le procès des attentats de janvier 2015, dont celui du journal Charlie Hebdo. A cette occasion, le journal satirique a republié les caricatures de Mahomet à l'origine des attaques djihadistes, relançant par la même occasion le débat sur le droit au blasphème.
Pour la rédaction de Charlie Hebdo, cette publication a une forte symbolique : « Nous ne nous coucherons jamais. Nous ne renoncerons jamais », explique Riss, le directeur du journal. Au-delà de ce message, republier des caricatures du Prophète fait remonter le débat sur les limites de la liberté de la presse. Rappelons que la représentation des prophètes est strictement interdite par l’islam sunnite. Ridiculiser ou insulter Mahomet est traditionnellement passible de peine de mort. C’est pourquoi le Pakistan a immédiatement condamné « avec la plus grande fermeté » cette republication : « un tel acte délibéré visant à heurter les sentiments de milliards de musulmans ne peut être justifié comme un exercice de la liberté de la presse ou de la liberté d’expression. »
Numéro spécial : Tout ça pour ça.
— Charlie Hebdo (@Charlie_Hebdo_) September 1, 2020
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Pourtant, légalement, la rédaction de Charlie Hebdo a le droit de faire ça. En France, comme l’a rappelé Emmanuel Macron, nous avons le droit de blasphémer. Mais qu’est-ce que le blasphème ? C’est toute « parole ou discours qui outrage la divinité, la religion ou ce qui est considéré comme respectable ou sacré » selon Larousse.
Mais ça ne signifie pas que tout le monde est d’accord avec ce principe. En février dernier, un sondage Ifop montrait qu’une moitié des Français était pour et l’autre contre. Qu’on approuve ou non, supprimer le droit de blasphémer ne serait-il pas le commencement d’une censure plus forte ? Après tout, comme le dit Mohammed Moussaoui « la liberté de caricaturer est garantie pour tous, la liberté d’aimer ou de ne pas aimer également. »