FL'HUSH NEWS : Déconfinement, fake news et culture

FL'HUSH NEWS : Déconfinement, fake news et culture

Dans le FL'HUSH NEWS de la semaine du 4 mai 2020 présenté par Elsa, on parle de la com' autour du déconfinement des écoles, la guerre des journalistes contre le gouvernement et le cri d'alerte des oubliés de la culture.

Déconfinement : Emmanuel Macron sur le front

L’un des sujets favoris des Français à quelques jours du déconfinement, c’est la réouverture des écoles prévue le 11 mai par Jean-Michel Blanquer. Depuis l’annonce du ministre de l’Éducation Nationale, un vent de colère souffle auprès des parents, des profs et de l’opposition. Plutôt magnanimes pendant le confinement, plus de 320 maires se sont joints à la protestation après avoir reçu moins de 10 jours avant le déconfinement, les 64 pages du protocole sanitaire de l’État. Dans une lettre ouverte, ils demandent un report de la date de réouverture des écoles, le calendrier étant “intenable et irréaliste”.

Ces protestations ont amené Emmanuel Macron à sortir de sa réserve. Il s’est exprimé en direct lors d’un déplacement le 5 mai dans une école à Poissy. Équipé d’un masque “grand public” (Made in France), il a voulu montrer qu’il est en prise avec la réalité du terrain. Cette rare apparition a le mérite de rappeler son autorité sur le gouvernement. Ses propos ont été fermes, quitte à se désolidariser de son équipe. Le ton était rassurant malgré ses prises de position tranchantes.

Fake news : quand le gouvernement veut s'y mettre

« Desinfox Coronavirus », ça vous dit quelque chose ? Peut-être pas car cette rubrique a fait un passage éclair sur le site du gouvernement. Publiée le 23 avril, elle a disparu le 5 mai. Pourquoi ? Cette initiative des autorités était faite pour contrer les fake news en rapport avec le coronavirus mais elle a été vivement critiquée par les médias. Ceux-ci estimaient qu’il y avait atteinte à la liberté de la presse en reprenant certains articles des rubriques de vérification des faits des médias. Les journalistes estiment que l'État s’érige en arbitre de l’information en choisissant de mettre en avant certains articles et pas d’autres.

Dans un climat de méfiance des citoyens envers l’Etat et la presse, associer les deux ne peut qu’affaiblir encore plus la légitimité des médias en tant que contre-pouvoir. Rappelons que la presse est considérée comme le « quatrième pouvoir » en France. Ce dernier regroupe tous les moyens de communication pour contrebalancer les trois autres incarnés par l'État (l’exécutif, le législatif et le judiciaire). Ce pouvoir ne peut exister sans l’indépendance des rédactions.

Culture : les oubliés s’insurgent

Le secteur de la culture est l’un des rares à ne pas avoir fait l’objet d’un plan progressif de déconfinement. Il anime pourtant plus d’1,3 millions de travailleurs et représente 2,2 % du PIB, soit 7 fois plus que l’automobile. Se surnommant “la dernière roue du carrosse”, les acteurs de la culture ont commencé à communiquer en début de semaine. En première ligne, les célébrités : Omar Sy, Jean Dujardin et Catherine Deneuve ont signé une tribune dans Le Monde aux côtés de 233 artistes. Isabelle Adjani a, pour sa part, publiée une lettre ouverte au Président pour lui demander de “déclarer l’état d’urgence culturelle”. Leur objectif commun, utiliser leur pouvoir d’influence pour aider les travailleurs plus précaires. Pourquoi ne pas s’exprimer plus tôt ? Car il y avait d’autres urgences à traiter avant.

Le Président de la République a entendu les plaintes. Il a organisé dans la foulée une réunion en visio-conférence avec 10 artistes. Au programme : les droits des intermittents jusqu’en août 2021, un fonds d’indemnisation pour le cinéma, le soutien du gouvernement avec des commandes publiques pour soutenir notamment les créateurs de moins de 30 ans. Alors que la culture est en crise depuis quelques années, on imagine difficilement un redressement significatif.

Suivez les hashtags associés à cet article
#FL'HUSH NEWS
#Coronavirus
#Journalisme