FL'HUSH NEWS : McDonald’s, sciences et médias

FL'HUSH NEWS : McDonald’s, sciences et médias

On est vendredi ! C'est parti pour le récap' de cette semaine : la com' maladroite de McDonald’s, la vulgarisation des sciences et l'overdose de coronavirus dans les médias.

La com' maladroite de McDo'

Une quarantaine de restos McDonald's ont rouvert leur service de drive et livraison à domicile et l’info n’est pas passée inaperçue : des influenceurs ont posté vidéos et selfies avec leurs commandes de burgers sur les réseaux sociaux pour l'occasion.

Cette communication n’est pas du tout passée auprès des internautes. Pour certains, c’est de la pub déguisée complètement inappropriée. Pour d’autres, inciter ses clients à se déplacer en pleine période de confinement, c’est faire preuve d’un manque total de responsabilité et être déconnecté de la réalité. Est-ce qu’engloutir un Big Mac en plein coronavirus est essentiel ?

L’annonce a en tout cas trouvé preneurs : 3 heures de queue pour accéder au drive dans plusieurs villes. Et l’image de la marque dans tout ça ? Elle est bien entachée ! Les syndicats se sont insurgés contre McDonald's France. Ils ont dénoncé la mise en danger de leurs employés. Selon le président des Happy Meals, ces derniers viennent travailler sur la base du volontariat. Pourtant certains ont expliqué se sentir obligés de le faire sous peine de perdre leur boulot et sont inquiets quant aux risques de contamination lors de leurs déplacements.

« En région parisienne, les salariés n’ont en général pas de voiture personnelle. Ils doivent prendre les transports en commun, et donc côtoyer encore davantage de personnes potentiellement porteuses du virus, en plus des clients et des livreurs. Ils pourront donc contracter la maladie, la transmettre à leurs proches, tout ça pour du fric, du fric, du fric… »
Lynda Zarif, salariée de MacDo à Paris*

*Témoignage recueilli par France 3 Paris Île-de-France

Pour garantir la protection de son personnel et de ses clients, la chaîne de restaurant assure avoir réalisé un test appuyé par un guide opérationnel, lui-même validé par un comité scientifique d’experts en infectiologie et virologie. Il contient huit mesures comme l'obligation du port du masque, un effectif réduit, un marquage au sol et des barrières physiques.

Du scientifique aux médias : la course à la désinformation

En pleine crise sanitaire, les stars du moment sont... ? Les scientifiques ! Avec en tête en France le Pr Raoult. Si les chercheurs font la course au vaccin, on voit pupper tous les jours des articles dans la presse pour expliquer leurs recherches, les résultats, les suppositions surtout. Et il y en a pour tous les goûts avec des infos qui se contredisent. Pourquoi ? Ce n’est pas forcément la faute des journalistes que l’on accuse souvent de tellement vulgariser l’info qu’ils la tordent.

Les journalistes ont tendance à favoriser d’instinct l’information la plus sexy quitte à déformer la réalité. A cela s’ajoute souvent leur manque de connaissances sur le sujet.

Les scientifiques, eux aussi, y sont pour quelque chose. Une étude britannique parue dans The BMJ a ainsi prouvé que la plupart des déformations des informations scientifiques viennent des communiqués de presse (CP) rédigés par les experts eux-mêmes. Pourquoi ? Parce que pour être reconnus et faire évoluer leur carrière, les chercheurs sont soumis à une logique de publications d’articles dont l’impact doit être le plus grand possible. C’est pourquoi, les laboratoires et des universités privées cherchent à diffuser les résultats les plus sensationnels possibles.

Les journalistes ne feraient finalement que reprendre des désinformations déjà existantes dans les CP. Et si on ajoute la déformation faite par les journalistes, le contenu scientifique se retrouve complètement dénaturé. Un effet boule de neige qui est problématique pour nous qui sommes en bout de chaîne surtout en période d’épidémie.

Les médias sont-ils boulimiques du coronavirus ?

Dans les médias justement, ça fait plus d’un mois que les chaînes TV tournent en boucle avec leurs “éditions spéciales”. Pourtant, une édition spéciale, c’est un peu comme un hors-série, c’est une fois de temps en temps, non ? Alors pourquoi les médias ne parlent-ils que du coronavirus et du confinement ?

Éditions spéciales pour une période spéciale

D’abord, parce que nous vivons une période quand même spéciale. Enfermés chez nous, le seul moyen d’être informés sont les médias et on a vraiment besoin d’être tenu au courant !

La loi du mort-kilomètre

Ça répond aussi à la loi de proximité (ou du mort-kilométrique) : un mort en France nous touchera plus que trois morts en Asie. Et c’est vrai : Quand ce n'était qu’en Chine, on n’en parlait pas trop mais quand c’est arrivée chez nous, c’était la panique !

Le pouvoir des algorithmes

Même si Google et les réseaux sociaux ne monétisent pas les contenus dits “coronavirus”, ils font tout pour les mettre en avant. Pourquoi ? Parce qu’ils ont vu que ça intéressait l’internaute. C’est comme sur Deezer, quand on écoute trop souvent le même style de musique, l’algorithme va nous proposer des choses qui y ressemblent. C’est le serpent qui se mord la queue.

La grosse info qui cache les petites

Il ne se passe rien d’autres dans le monde ? Les guerres ne se sont pas arrêtées pour autant, un incendie à Tchernobyl a provoqué une nuage de pollution inédit en Ukraine et le Canada a même connu l'attentat le plus important de son histoire. Mais c’est quasi passés inaperçus.

C’est un phénomène qu’on voit souvent lorsqu’il y a un événement important comme la mort d’une célébrité. Cette information est tellement forte qu’elle occulte toutes les autres. Outre ça, avec la moitié de la population confinée, le monde tourne au ralenti. Plus de sport, plus d’événement culturel... Les journalistes pigistes sont eux aussi au chômage partiel. Les médias finissent par tourner en rond et les Français se lassent.

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