FL'HUSH NEWS : Remaniement, YouTube & fashion week
Dans le FL'HUSH NEWS du 10 juillet, on décrypte le choix des nouveaux ministres pour le remaniement du gouvernement, on parle des raisons pour lesquelles la pub augmente sur YouTube et on fait le point sur la Fashion Week 100% digitale face à la crise de la COVID-19.
Remaniement : décryptage du gouvernement Castex

Un remaniement, c’est forcément un coup de communication et un coup de projecteur médiatique pendant plusieurs jours. Celui de cet acte 3 du quinquennat Macron n’a pas échappé à la tradition. L’objectif du Président de la République était d’annoncer un renouveau de sa politique. Mais est-ce vraiment le cas ? En nommant Jean Castex Premier ministre, Emmanuel Macron veut plutôt devenir le seul maître à bord pour la fin de son mandat et préparer les élections de 2022.
Les nouvelles têtes du gouvernement ne montrent d’ailleurs pas beaucoup de signes de changement. Emmanuel Macron a plutôt joué aux chaises musicales en resserrant sa majorité et en éloignant ceux dont l’impact politique devenait médiatiquement inefficace. Il remercie au passage ses fidèles, à l’instar de Gérald Darmanin qui passe de Bercy à la place Beauvau. Mais la nomination de ce ministre de l’Intérieur ne fait pas l’unanimité. Ce dernier fait l’objet d’une procédure judiciaire pour viol. Les féministes se sont insurgées de sa nomination, estimant qu’elles n’avaient pas été écoutées par l’Elysée.
Grand honneur, pour le petit-fils d’immigré que je suis, d’être nommé Ministre de l’Intérieur de notre beau pays.
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) July 6, 2020
Merci à Christophe Castaner qui a mené une action courageuse et déterminée au service de la protection de nos concitoyens.
Coupable ou non, pourquoi nommée une personne aussi clivante ? D’abord parce qu’Emmanuel Macron a besoin d’une personnalité compétente à ce poste. Or, malgré son jeune âge, le nouveau ministre de l’Intérieur est aussi l’un des rares politiques expérimentés du gouvernement. Lors de la prise de ses fonctions, il a également souligné ses origines d’immigré algérien, faisant de lui le symbole d’une France diversifiée et d’une immigration réussie.
Enfin, parmi les têtes surprises, notons la nomination de l’avocat Eric Dupond-Moretti à la justice et de l’ex-politique Roselyne Bachelot à la culture. Là aussi, on peut y voir une pure opération de communication. Ces deux prises médiatiques visent surtout à insuffler de la personnalité, du charisme à un gouvernement qui en manque cruellement. C’est aussi une manière de détourner l’attention des Français pour cacher un nouveau gouvernement qui offre finalement peu de nouveauté.
L'histoire des formats sur YouTube
A ce qu'il paraît, il y aura encore plus de pub sur YouTube pour les vidéos longues. Jusqu’à présent, les mid-rolls (la publicité au milieu d’une vidéo) ne concernaient que les vidéos de plus de 10 min. Désormais, elles seront aussi actives sur celles de plus de 8 min. Pourquoi ? Pour compenser la perte de revenus publicitaires de Google à cause de la crise économique et sanitaire. En prime, ça pourrait aussi augmenter les revenus des vidéastes mais pour les internautes, c’est moins sympa !
D'un autre côté, cette décision pourrait bien avoir un impact sur les normes des vidéos en réduisant leur durée moyenne. Quand YouTube avait instauré les mid-rolls pour les vidéos de plus de 10 minutes, une tendance aux formats longs s’était développée alors qu’à l’époque on tournait plutôt autour de 3 ou 4 minutes.
Ce ne serait pas la première fois que les choix de Google impacterait le format des vidéos. En 15 ans, YouTube est passé d’une plateforme gratuite et sans publicité où l’on postait tout et n’importe quoi à une plateforme très structurée et codée et des vidéastes professionnels. Cette transformation a été possible notamment avec l’intégration de la publicité. L’arrivée des annonceurs a alors commencé à impacter le contenu même des vidéos, les marques ne souhaitant pas être associées à certains sujets. Résultats, les vidéastes doivent choisir entre vivre de leur vidéo ou bien s’auto-censurer. Cela pose notamment problème pour les vulgarisateurs de l’Histoire qui voient leurs vidéos démonétisées quand ils parlent de guerre ou de l’État islamique.
Sauf qu’aujourd’hui, YouTube n’est plus le maître de la vidéo et ne pourra peut-être bientôt plus imposer ses normes. Il doit en effet faire face à deux types de concurrents :
1) Netflix et compagnie ;
2) les autres réseaux sociaux. Par exemple, face au succès de Tik Tok, YouTube teste l’intégration de vidéos de 15 secondes.
La fashion week à l'ère post-COVID

COVID ou pas COVID, la fashion week à Paris aura bien lieu cette année. Les maisons de Haute Couture ont tenu malgré tout à révéler leurs collections aux dates officielles. C’est la preuve qu’à côté des paillettes, il y a une réalité avec des enjeux économiques majeurs pour cette industrie du luxe. Impossible de passer à côté d’un événement vitrine aussi important !
Cette semaine a donc été marquée par une fashion week parisienne 100% digitale. L’événement a commencé par le coup d’envoi de Naomi Campbell et son message de tolérance et d’inclusivité. Le choix de ce mannequin légendaire est un gros coup de com’ : le but est d’apaiser les tensions face au racisme qui ont aussi gagné l’univers de la mode.
De leurs côtés, les maisons pourtant peu habituées au digital ont redoublé d’effort pour maximiser leur visibilité pendant l’événement. Au programme, des vidéos de grande qualité comme la mise en scène de Dior par Matteo Garrone, le réalisateur du nouveau film Pinocchio. Il y a eu aussi des coulisses inédites avec un live de 7 minutes des shootings photos d’Hermès ou encore des créations particulières comme la mini-vidéo floue de 25 secondes d’Alexandre Vauthier. On ne voit rien, ça saute comme un retour dans les années 80 quand le poste de télévision ne marchait pas bien. Le message derrière tout ça : attirer l’attention et faire venir l’internaute sur le site Internet pour du contenu plus qualitatif !