Uber licencie, un nouveau groupe politique et le pouvoir des influenceurs
Au programme du FL'HUSH NEWS de cette semaine présenté par Arnaud : la vague massive de licenciements chez Uber, la naissance d'un 9e groupe à l'Assemblée nationale et un court-métrage sur la responsabilité sociétale des influenceurs.
Uber licencie en masse sur Zoom

Rien ne va plus chez Uber. L'entreprise vient de licencier plus de 3 500 salariés de leur service client. Ces derniers étant considérés comme non essentiels à l’activité en période de crise sanitaire et économique.
Ce qu’on retient surtout, c’est la méthode expéditive employée par Uber : une vidéoconférence, la directrice du département et 3 minutes pour virer tout le monde ! Précisons quand même que ce n’était pas facile pour la responsable qui a fini son message les larmes aux yeux. Cependant, le licenciement express a choqué tout le monde, en commençant par les employés qui n’ont même pas eu le temps de poser une question. Aux Etats-Unis, ce n’est pourtant pas une méthode inédite, surtout ces dernières semaines. Par exemple, l’entreprise de trottinettes électriques Bird s’est contenté d’un simple message audio pré-enregistré pour remercier 400 collaborateurs.
Uber licencie 3500 personnes via Zoom. La dame qui l'annonce finit avec les larmes aux yeux. Drôle de période. pic.twitter.com/sMaTesQaYE
— Mathieu Flaig (@MathieuFlex) May 12, 2020
Pour revenir à Uber, face aux différentes critiques, la direction s’est expliquée : les bureaux étaient fermés, c’était la meilleure solution pour prévenir rapidement tout le monde en même temps dans plusieurs pays. Quid de l’aspect humain ? RAS pour Uber ! On a l’impression que l’entreprise n’accorde pas une grande importance à son image de marque employeur. Cette affaire s’ajoute à d’autres polémiques : près de 6 000 agressions sexuelles et 235 viols rien qu’en 2018... Quand on est une des entreprises leaders sur son marché et que la concurrence peine à vous faire de l’ombre, pourquoi s'embêter à être bien vu ? Bien sûr, la réalité est bien plus complexe que ça. A côté certaines campagnes de marketing d’uber sont très réussies. Mais est-ce que ça suffira à faire oublier tout ça ?
La naissance d’Écologie, Démocratie, Solidarité

C’est le nouveau et 9e groupe à l’Assemblée nationale créé cette semaine. Avec seulement 17 députés, sa naissance n’est pas passée inaperçue puisqu’elle a fait perdre la majorité absolue à LREM. Ce ralliement est vu d’un mauvais œil : ce n’est pas le moment de se désolidariser, le pays étant déjà bien fragilisé. Alors, mauvais timing ? C’était en tout cas le bon moment pour être vu et entendu.
“Nous ne sommes pas une nouvelle opposition. Nous serons un groupe positif, de coalition”, s’est défendu Mattieu Orphelin, son co-président. Du positif et du changement, les Français en ont bien besoin en ce moment et ils l’ont compris : Fini les tergiversations, l’après-crise doit se gérer maintenant. Un changement qui passe notamment par l’urgence écologique représentée dans le logo vert, le nom, toussa toussa... ou encore par la parité : avec une femme à la co-présidence (Paula Forteza) et 65% de ses membres féminins le groupe devient le plus féminisé de l’hémicycle.
3 mots, 3 impératifs majeurs, 3 priorités indissociables.
— Matthieu ORPHELIN (@M_Orphelin) May 19, 2020
Avec cette crise du Covid19, il nous faut dépasser les clivages et les postures, et construire collectivement le monde d’après. #EDS, que nous créons aujourd'hui, sera un groupe de propositions, de coalition, d'innovation pic.twitter.com/Pc4Bg56AlF
Pour agir, il faut être bref et efficace. Ca commence par le choix de leur nom : « 3 mots, 3 impératifs majeurs, 3 priorités indissociables ». C’est facilement mémorisable. En plus, 3 c’est le symbole de la sociabilité et de la communication.
Enfin, les députés EDS veulent montrer qu’ils ne sont pas déconnectés de la réalité ni au-dessus des lois, à l’inverse de Christophe Castaner pris en photo sans masque et ne respectant pas la distanciation sociale. Au programme, un rassemblement sur le parvis de l’Assemblée en respectant bien le mètre de séparation et un point presse en visioconférence. Reste à savoir si les bonnes résolutions resteront et si les actions ne resteront pas des promesses.
Le pouvoir des influenceurs

Est-ce que vous avez vu passer le court-métrage “influenceuses” de Sandy Lobry ? C'est l’histoire d’une jeune adolescente solitaire, Lola. Elle est fan de Miss Billy sur Instagram. C’est une influenceuse beauté. Lola like tous ses posts, les commente et la défend même auprès de ses détracteurs. Elle aussi, elle veut devenir influenceuse et démarre avec ses 123 abonnés en copiant sa super héroïne qu’elle harcèle de DM pour avoir des conseils. Mais l’histoire va mal tourner... On vous laisse regarder la fin pour savoir pourquoi.
On voulait vous parler de ce court-métrage pour deux raisons.
D’abord, pour son format : le film de 27 minutes a été tourné à l’horizontal pour qu’on puisse le regarder sur son téléphone. Ca donne l’impression de voir en direct l’écran du smartphone de Lola. C’est très réaliste et le message en ressort d’autant plus fort.
Ensuite, il soulève la question de la responsabilité des influenceurs sur leur communauté. Ce n'est pas nouveau : quand on est une personnalité publique, est-ce qu’on peut tout dire, tout faire et comment nos propos sont perçus par ceux qui nous écoutent ? On en avait déjà parlé avec la story à caractère homophobe de Koba LaD. Ca lui avait coûté la déprogrammation de ses concerts. Le rappeur est d’ailleurs revenu sur cette affaire cette semaine avec une nouvelle vidéo sur Instagram.
On ne dit pas que les influenceurs doivent s’auto-censurer et ne verser que dans le politiquement correct. Cela donnerait un Internet bien fade et inutile ! Mais ils doivent prendre conscience de l’importance qu’ils ont, surtout auprès des jeunes. Et heureusement, c’est de plus en plus le cas.