Florent Conti : il raconte sa vie en van sur YouTube

Florent Conti : il raconte sa vie en van sur YouTube

Digital nomade, Florent Conti a abandonné sa vie citadine il y a quelques années pour vivre dans un van et voyager à sa guise. Parmi ses nombreuses activités, il tient une chaine YouTube pour raconter ses aventures et partager sa philosophie de vie.

Pourquoi as-tu décidé de vivre dans un van ?

Souvent, quand on change de vie, c’est soit par choix, soit par nécessité. Dans mon cas, c’était un peu les deux. Je n’étais pas vraiment heureux dans la vie que j’avais : c’était une vie très urbaine avec des horaires précis et plein de choses qui ne me convenaient pas. J’avais un peu voyagé par le passé mais il me fallait plus que des petits voyages à droite et à gauche : une sorte de voyage à temps plein dans une petite échelle où je pourrais me sentir tous les jours chez moi tout en explorant et découvrant de nouveaux horizons.

Qu’est-ce qui t’a poussé à partager ton expérience sur YouTube ?

J’ai toujours partagé ce que je fais à la fois pour moi, pour documenter ce que je fais, et pour ma famille. Aujourd’hui on est très nombreux à vivre en van et pour moi ça me parait normal mais à l’époque c’était nouveau et en plus c’était le moment où il y avait de plus en plus de contenus, de vlog sur YouTube. J’ai publié une vidéo pour montrer comment je me débarrassais de tout. C’était il y a 5 ans, déjà ! Sur YouTube, il a des effets de mode et je me suis retrouvé au milieu d’une nouvelle mode sur une nouvelle façon de vivre en van. C’est comme ça que de plus en plus d’étrangers sont venus sur ma chaîne. C’était assez bizarre de voir qu’il y a plein de gens qui regardent votre vie !

Est-ce que tu vis de ta chaîne YouTube désormais ?

En partie. C’est une accumulation de petits revenus qui me permet de vivre de cette manière. C’est-à-dire que je suis freelance et peut ainsi gérer mon temps comme je le veux et où je veux. J’essaie de ne pas voir ma chaîne YouTube comme un travail, même si ça me prend beaucoup de temps, mais de le garder comme quelque chose que j’aime sans en faire une contrainte. Le travail est l’un des sujets principaux dont je parle dans la Vie en Van car c’est une des réponses à une vie où l’on n’est pas heureux au travail. Aujourd’hui, il y a beaucoup de non-sens dans la façon que notre société travaille. C’est un sujet qui me parle.

Te considères-tu comme un influenceur ?

Je n’aime pas vraiment le terme « influenceur » parce que ça nous met dans la catégorie des clichés avec une connotation commerciale. Je veux pouvoir dire ce que je pense, ne pas policer mon discours juste parce que je suis sponsorisé par telle ou telle marque. J’essaie de garder une certaine authenticité pour aussi montrer les mauvais côtés de la vie en van, essayer d’être le plus vrai possible même si YouTube, ce n’est pas la vie à 100 %.

Il y a des choses que tu ne montres pas dans tes vidéos ?

Avec le temps, j’ai appris à favoriser davantage l’instant présent pour moi, personnellement, égoïstement, plutôt que tout faire pour filmer. Ce qu’on ne voit pas derrière YouTube, c’est que beaucoup de gens finissent en burn out à force de filmer tout ce qu’ils voient sans jamais le vivre réellement. On travaille vraiment pour les autres et on s’oublie là-dedans. C’est pourquoi, au fur et à mesure, j’ai appris à limiter ce que je filme, même si ça pourrait faire des vidéos vraiment cool. SI j’ai envie de vivre quelque chose, je n’en ferais donc pas une vidéo.

Est-ce que tu as pris des cours de vidéos avant de lancer ta chaîne ?

Avant, j’étais journaliste vidéo/documentaire. J’avais l’habitude d’être derrière la caméra mais jamais devant. C’est ce qui m’a demandé le plus de travail avec ma chaîne, c’est apprendre à être moi-même devant l’objectif. C’est une très bonne expérience car ça m’a appris à essayer d’être le plus clair possible. C’est quelque chose qu’on n’apprend pas vraiment à l’école d’exprimer des idées claires en public et que je sais faire maintenant grâce à YouTube.

Pourquoi publier un livre en parallèle de tes vidéos ?

YouTube et les médias sociaux ont certaines limites. C’est-à-dire qu’on ne pas tout dire contrairement à l’écrit. Sur Internet, on est un peu dans la superficialité. C’est très dur de rentrer dans le vif du sujet sans ennuyer tout le monde. Avec un livre, ceux qui l’achètent sont ceux qui sont intéressés par la complexité de certaines idées et veulent aller en profondeur. J’ai ainsi construit mon livre sur deux aspects : un côté pratique, comme un guide et un côté philosophique de la vie en van.

Justement, concernant ta philosophie de vie, quel est le message que tu souhaites faire passer ?

Toute forme de vie à laquelle on aspire est possible. Les barrières que l’on se met ne sont jamais vraiment réelles. Ce sont souvent des choses que l’on met devant nous pour justifier qu’on ne peut pas avoir telle ou telle chose que ce soit créativement, personnellement ou professionnellement parlant. Certes, on ne peut pas faire tout ce que l’on veut parce qu’il y a des contraintes mais on est capable de faire bien plus que ce que l’on croit.

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