George Floyd, municipales et navigation privée
Dans le récap' des actus vues par la com' de la semaine, on revient sur la désinformation autour des manifestations en hommage à George Floyd, le retour en campagne des candidats aux municipales et de Google qui bafoue les règles de la navigation privée.
George Floyd : gare à la désinformation
Quand un sujet touche aux émotions, il est la cible facile des fake news. La preuve avec le meurtre de George Floyd qui enflamme la toile et les rues. Nous vous en avons sélectionnés trois :
Des images ont été diffusées dans les médias et les réseaux sociaux concernant un commissariat en feu à Minneapolis. Cependant, aucun bâtiment des forces de l'ordre n'a été incendié pendant les manifestations. Les images publiées étaient en réalité celle de logements sociaux en proie aux flammes le 27 mai dernier.
Sur Twitter, l'internaute Bad Scooter a dénoncé la chaîne d’info américaine MSNBC d’utiliser des images du film World War Z pour illustrer de manière trompeuse la violence des manifestations qui secouent le pays. Faux, bien sûr. Sauf que les gens y ont cru et ont partagé le post plus de 16 000 fois. L’auteur de cette “blague” s’est rendu compte de l’ampleur que pouvait prendre une fake news et a dû faire son mea culpa : « Tout cela a dégénéré. J’ai considérablement sous-estimé Twitter (…). C’était stupide de ma part. »
Un dernier ? A votre avis, est-ce qu’il s’agit du même homme sur les deux photos ?
Here is Derek Chauvin, the racist cop who kept his knee on #GeorgeFloyd’s neck, cut off his air passage and murdered him, wearing a “Make Whites Great Again” hat, a clear sign that this piece of excrement should’ve been taken off the streets a long time ago.#JusticeForFloyd pic.twitter.com/KxGxHAIzlH
— Bishop Talbert Swan (@TalbertSwan) May 27, 2020
Eh non ! D’un côté, vous avez le policier responsable de la mort de George Floyd et de l’autre Jonathan Riches, un partisan très connu de Donald Trump.
Si certaines peuvent faire sourire, les fake news ne sont pas anodines et ont généralement une raison d’être bien précise. Ici, elles peuvent viser à semer la confusion et alimenter la peur, la haine et la violence. Certains pourraient même aller jusqu'à dire qu'il s'agit de manipulation dans le but de jouer sur les élections présidentielles américaines prévues à la fin de l'année 2020.
Le retour des municipales
En France, le 2e tour des municipales, c’est pour bientôt (le 28 juin). Et les trois prétendantes à l’Hôtel de ville de Paris n’ont pas perdu de temps pour remonter au front.
En tête du podium, Anne Hidalgo se montre sûre de sa prochaine victoire. Elle a trouvé un accord avec Europe Écologie les Verts, prouvant que son programme d’une ville verte et durable n’est pas qu’un beau discours. Elle s’affiche d’ailleurs tout sourire avec son représentant, David Belliard, oubliant presque ses concurrentes.
🌍 Si fier de ce projet écologique et social que nous portons pour Paris dans cette nouvelle alliance ! #Higalgo2020 pic.twitter.com/f6pSv1TRkN
— Pierre Monquet (@PierreMonquet) June 2, 2020
Pour Rachida Dati et Agnès Buzyn : pas d'alliance en vue. Mais, chose amusante, elles revendiquent le soutien de la même personne : Florence Berthout, maire du 5e arrondissement.
En 2e position, Rachida Dati (LR) a sorti les crocs. Pendant sa conférence de presse mercredi, elle a tapé sur Agnès Buzyn : « Les Parisiens sont écœurés par ce gouvernement et par la candidate qui incarne ce gouvernement » et sur Hidalgo : “Paris a été livré à des médiocres trop longtemps.” Elle se positionne en candidate idéale avec un programme en 5 parties bien détaillées mais avec... zéro prévision budgétaire !
Agnès Buzyn, en dernière position, ne s’avoue pas vaincue : “J’y vais pour gagner” scande-t-elle à qui veut bien l’entendre. Ses arguments ? Les absents du 1er tour viendront voter cette fois (mais est-ce qu’ils vont voter pour elle ? ). Elle prône enfin l’union de LREM en demandant le soutien de Cédric Villani. Ce dernier, qui a refusé, profite de la situation pour prendre un bain médiatique (mais à qui va-t-il donner ses voix ?).
La navigation privée de Google pas si privée ?

La navigation privée sur Internet permet de naviguer sur des sites sans que le navigateur ne conserve nos données et notre historique. En théorie... Car en pratique la "navigation privée" de Google Chrome est accusée de ne pas être si privée que ça. C'est ce qui lui vaut une plainte déposée au tribunal californien.
Un porte-parole de Google se justifie : "Comme nous l'indiquons clairement chaque fois que vous ouvrez un nouvel onglet incognito, les sites web peuvent être en mesure de recueillir des informations sur votre activité de navigation".
Google a raison, mais c’est quand même jouer avec les mots que de parler de "navigation privée". Car celle-ci laisse visible en réalité votre adresse IP, la configuration de votre navigateur et de votre ordinateur ainsi que d'autres informations sur les sites que vous visitez. Une collection d'informations qui peut dessiner un profil assez net de la personne derrière l'écran.
Pourquoi est-ce si important ? Parce que la data peut être utilisée pour et contre vous. Les marques, par exemple, exploitent votre data pour mieux vous comprendre et ainsi proposer des produits personnalisés : c’est ce qu’on appelle le « ciblage ». Certains sites ont même recours au « revenue management », une technique qui consiste à estimer le prix qu’un acheteur serait prêt à payer à partir de l’historique de son navigateur.