Marine Thömmerel : rencontre avec une voix off
Elle vous accompagne très souvent mais on n'y prête pas toujours attention. On parle de quoi ? De la voix off. On a rencontré Marine Thömmerel, comédienne voix off.

Le métier de voix off, c’est quoi ?
C’est prêter sa voix pour transmettre avant tout un message que ce soit pour un documentaire, un billboard, une bande annonce, une publicité, un message institutionnel, etc. A chaque fois, l'exercice est totalement différent, en fonction de sa destinée. Une voix peut avoir le pouvoir d'apporter tellement de choses sur le plan de l'imagination et de la curiosité mais aussi du réconfort, de la chaleur, le fait de se sentir moins seul, de se sentir proche de sa voix. Il y a un rapport à l'intime que l'on n'a pas à travers la lecture ou l'image.
Comment es-tu devenue une voix off ?
Presque par accident. A la base, je faisais du journalisme culturel, notamment à la radio. J'ai du faire un remplacement un jour : j'ai commencé par faire des annonces de programmes, des publicités, puis une chronique. Je me suis rendue compte que j'adorais me retrouver derrière un micro avec un casque sur les oreilles. Gamine, je piquais le poste radio de mon père "discretos" tous les soirs. Je le mettais sous mon oreiller et je m'endormais avec des voix radiophoniques. Je pense que ça m’a forcément marquée. C’est un rapport à soi-même et à l’auditeur qui t’écoute qui est hyper intéressant.
Acceptes-tu de prêter ta voix pour tous les sujets ?
Il m'est déjà arrivé de prêter ma voix pour des marques ou pour des sujets sur lesquels, sur le plan de l'éthique, je n'étais pas forcément très à l'aise. C'était sur ces phrases, pas mensongères mais un peu commerciales, qu’il a fallu que je me reprenne à plusieurs fois. Le psychique doit réagir différemment quand il sent que le message n'est pas en accord avec ce que tu penses. Ta voix se module tout de suite.
Comment se passe l'enregistrement d'une voix ?
On découvre le texte le quart d'heure, voire les 5 minutes précédant la séance. Il peut être retouché jusqu'au dernier moment par l'équipe, par l'agence de publicité, par le client lui-même ou par le réalisateur qui se trouve en studio et qui chapeaute la séance. Ce n'est pas plus mal parce que ça permet de garder une spontanéité, une fraîcheur et de ne pas trop mentaliser le texte. Pour un spot de 30 secondes, il faut une bonne heure d'enregistrement sauf si on bute sur une partie du message ou un mot. Parfois, quand c’est un peu dur à mastiquer, on est obligé de l'adapter. Mais, en moyenne, on ne fait pas plus de deux-trois prises.