Les oubliés de la com' : les sans-abri

Les oubliés de la com' : les sans-abri

Pendant la phase de confinement à cause du Covid-19, HUSH lance la websérie confinée « les oubliés de la com’ ». Nous allons à la rencontre de profils qui font peu ou pas l’actualité pour comprendre leur nouveau quotidien et l'importance accrue de la communication. Zoom sur les sans-abri.

Le 19 mars 2020, le Gorafi titrait : « un sans-abri irresponsable écope de 135 euros d’amende pour ne pas avoir respecté le confinement ». Un trait d’humour certes faux, même si repris puis démenti par de nombreux médias. Mais il avait le mérite de mettre en avant une partie de la population touchée différemment des autres par les mesures sanitaires drastiques prises par le gouvernement : les SDF. Alors que nous nous plaignons d’être enfermés entre quatre murs, certains n’ont même pas ce luxe.

« Ces personnes-là subissent une triple peine : 1) elles ne peuvent plus aller dans les endroits où on leur donne à manger ; 2) on a tendance aussi à les contrôler un petit peu plus, alors qu'elles ne peuvent pas se confiner puisqu'elles n'ont pas de lieu de résidence ; 3) elles n'ont plus de revenu puisque plus personne ne passe pour faire la manche. »
Philippe Meynadier, administrateur chez les Restos du Cœur

Les premiers jours pour ces personnes isolées furent placés sous le signe de l’incompréhension et du manque d’information. « Elles nous ont dit qu'elles ne voyaient plus personne. Elles étaient moins au courant de ce qu'elles devaient faire. » Aujourd’hui, les choses se sont petit à petit mises en place : « elles savent qu’elles ont le droit d’aller acheter de la nourriture dans les magasins et qu’il existe encore des lieux de distribution des associations. »

Les SDF, les oubliés de la com' ?

"Ils ne sont malheureusement pas la priorité des journalistes", déplore l'administrateur des Restos du Cœur, bien qu'il comprenne que les sujets concernant la maladie passent sur le devant de la scène. Malgré leurs efforts pour communiquer leurs besoins auprès des médias et du gouvernement, les associations peinent à accomplir une mission importante : proposer à tous une solution d'hébergement avec un suivi social.

« Notre demande serait d'avoir des lieux que l'on peut réquisitionner, surtout en ce moment, parce qu'ils sont vides : les gymnases scolaires par exemple. On pourrait y installer des infrastructures. »
Philippe Meynadier, administrateur chez les Restos du Cœur

Les mesures prises pour les SDF atteints du Covid-19

Si la demande des Restos du Cœur n'a pas encore été entendue, de nombreux dispositifs voient le jour petit à petit à destination des sans-abri atteints par le nouveau coronavirus : la mobilisation de 5 000 places supplémentaires dans les hôtels ou encore l'ouverture de 40 sites de confinement. Mais l'effort doit se poursuivre, selon Florent Guéguen, directeur général de la fédération des acteurs de la solidarité (FAS) : « il faudrait plusieurs dizaines de milliers de places supplémentaires pour proposer un confinement généralisé. »

Comment aider à son niveau ?

Si les associations ont subi un départ massif de leurs bénévoles en début d'épidémie (généralement des personnes âgées), elles bénéficient aujourd'hui d'un bel élan de solidarité de la part des Français et ne manquent pas de bénévoles. C'est pourquoi elles ne mettent pas en place des campagnes de recrutement massives mais plutôt des appels aux dons. De nouveaux bras sont bien entendu les bienvenus, notamment si tu possèdes des compétences recherchées en ce moment : comptabilité, conduite de poids-lourds, manutention logistique ou encore cuisine.

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