Les oubliés de la com' : les violences conjugales

Les oubliés de la com' : les violences conjugales

Conséquences indirectes du confinement, les violences conjugales sont en hausse (plus de 30% selon le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner). Pour limiter les risques, la communication est l'une des solutions majeures comme l'explique Caroline De Haas, membre du collectif #NousToutes.

« Chaque période de crise voit augmenter les violences dans la société. Quand la crise prend la forme d’un confinement, les violences au sein du couple vont être particulièrement importantes parce que les femmes victimes passent plus de temps avec les hommes violents. Le confinement peut aussi générer du stress, de la fatigue, de l’énervement plus que d’habitude et donc peut faire monter d’un cran les violences.  »
Caroline De Haas, membre du collectif Nous Toutes

Les premiers chiffres en France n’ont pas tardé à tomber. La semaine dernière, le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, annonçait une augmentation des violences conjugales de 32 % dans la zone de la gendarmerie et 36 % dans la zone de la préfecture de police de Paris en seulement une semaine. Si l’Espagne a mis en place très rapidement des mesures, en France, elles ont été un peu plus longues à venir.

La communication, un outil majeur pour lutter contre les violences conjugales

Le plus important selon Caroline De Haas pour venir en aide aux femmes victimes est la communication sous toutes ses formes que ce soit une campagne de sensibilisation à l’échelle nationale, la diffusion sur tous les réseaux sociaux d’informations pratiques comme les numéros de téléphone ou bien la mise en place d’applications pour géolocaliser les personnes victimes.

Ainsi, le 3919 pour les femmes victimes de violence et le 119 pour les enfants en danger sont toujours ouverts. Marlène Schiappa, secrétaire d’Etat à l’égalité entre les femmes et les hommes, déclarait cependant au micro d’Europe 1 que le 3919 recevait moins d’appels depuis le début du confinement : « cela signifie qu’il est difficile de téléphoner quand vous êtes enfermés avec l’agresseur. »

Comment aider les femmes victimes de violence pendant le confinement ?

Un dispositif a été mis en place dès la semaine dernière avec la collaboration de l’Ordre national des pharmaciens. Une femme, seule, peut se rendre auprès d’un pharmacien pour que ce dernier puisse alerter les autorités. Si jamais elle ne peut pas se déplacer seule, un code (par exemple : « masque 19 ») permet à la victime de demander de l’aide en toute discrétion. Un dispositif qui a déjà fait ses preuves quelques jours après sa mise en place.

D’autres opérations arrivent comme des points d’accompagnements éphémères dans les centres commerciaux, le déblocage d’un million d’euros pour les associations sur le terrain ou encore une campagne de communication nationale pour faire connaître la plateforme « arretonslesviolences.gouv ». Cette dernière met en relation à n’importe quelle heure et n’importe quel jour les victimes avec des policiers et des gendarmes formés.

A notre échelle, que peut-on faire ? Là encore, la communication est la meilleure solution :

« Un des mécanismes des violences au sein du couple est l’isolement de la femme victime. En cas de confinement, l’isolement va être aggravé. Un des moyens pour le rompre est de prendre des nouvelles de ses proches, vérifier qu’elles vont bien et leur dire qu’on est disponible si besoin.  »
Caroline De Haas, membre du collectif Nous Toutes
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