Pourquoi la Turquie ne veut plus de Vache qui Rit ?
Les produits laitiers sont nos amis pour la vie, mais pas pour la Turquie 🧀 ! On vous explique en deux minutes pourquoi la Turquie boycotte certains produits français. (Clique sur la photo ☝️ pour voir la vidéo)
Emblème français à l'étranger, la Vache qui rit et d'autres produits ont été retirés des rayons de certains pays du Moyen-Orient. Ce boycott est soutenu officiellement par le président turc Erdogan. Il le justifie par le mauvais traitement infligé aux musulmans en Europe, qu'il compare à celui des juifs durant la seconde guerre mondiale. Il accuse même des dirigeants européens de "fascisme" et de "nazisme".
Des caricatures à la santé mentale d'E. Macron
Ce n'est pas la première fois qu'Erdogan a une dent contre Emmanuel Macron. Il avait déjà violemment réagi au projet de loi contre le séparatisme et les positions de Macron sur le droit à la caricature. Il a même remis en cause la santé mentale du président français. Avec ses multiples attaques envers son homologue français. Erdogan se porte comme leader du monde musulman, en faisant vibrer la corde nationaliste et populiste. Il fait oublier les crises économiques et sanitaires que traverse son pays.
Mais pourquoi choisir la France ? Pour Dominique Moïsi, géopolitologue spécialiste du Moyen-Orient, la France apparaît comme la plus affaiblie des grands. Elle n'a pas le répondant des États-Unis, des Russes ou des Chinois. Rappelons qu'Erdogan est resté silencieux face aux persécutions subies par les Ouïgours en Chine, car l'enjeu économique pour son pays était trop grand.
Le boycott français ne fait pas l'unanimité
Pour exalter le nationalisme, le président turc joue aussi sur le terrain de la religion. La France, malgré son statut de pays laïque, est historiquement la fille aînée de l’Église catholique. L'attaquer est donc très symbolique. Quelques semaines avant, Erdogan l'a bien illustré en transformant la célèbre basilique Sainte-Sophie en mosquée. Attaquée la chrétienté, c'est aussi attaquer les vieux ennemis de la Turquie que sont la Grèce et l'Arménie.
Le boycott et les discours anti-français ne font tout de même pas l'unanimité au Moyen-Orient. Sur Twitter, Mazloum Abdî, le général des Forces démocratiques syriennes, a soutenu le président français. Les internautes indiens ont eux aussi manifesté leur soutien à la France avec le #StandwithFrance qui s'est retrouvé en tendance dans le pays.
Pour l'instant, la France n'est pas inquiétée par le boycott qu'elle juge plus symbolique qu'économique.