Le Quinte HUSH Royal d'Ysaora Thibus

Le Quinte HUSH Royal d'Ysaora Thibus

On a joué à distance aux cartes avec Ysaora Thibus, vice-championne du monde d'escrime. Elle en a tiré 5 contenant des images de sa vie ou de l'actualité qu'elle a dû commenter. Au programme : les JO, le confinement et sa vision de la com' dans le sport.

Les JO, un rendez-vous incontournable ?

Ils sont majeurs pour les athlètes de haut niveau parce que c’est le moment où tous les médias nous regardent et où nous pouvons mettre en avant notre discipline. L’escrime est un sport très peu médiatisé. On n’a pas cette chance d’être à la télé pour chaque compétition comme d’autres sports professionnels. L'enjeu est réel pour nous parce que c’est un événement qui se passe tous les 4 ans, tout simplement.

Je suis soulagée que les JO aient été reportés en 2021 même si ça implique de revoir toute notre organisation, surtout avec nos sponsors. C'est toute une communication à refaire.

L'égalité homme/femme dans le sport, c'est encore un combat ?

C’est un sujet qui me tient à cœur. Aujourd’hui encore, les athlètes féminines doivent toujours faire plus pour atteindre le même objectif que les hommes. Même s’il y a encore des obstacles, les femmes commencent à comprendre qu’elles ne sont pas figées dans une boîte, qu’elles peuvent avoir de l’ambition et faire ce qu’elles veulent.

De mon côté, j’ai compris que j’avais une puissance d’action à partir du moment où des jeunes filles m’ont dit que je les inspirais et que, grâce à moi, elles pensaient pouvoir réaliser leurs rêves. Je fais différentes actions comme des stages de pratique à l'escrime pour les filles en Guadeloupe. J’ai aussi participé à une opération pour l’association Ajila (« Sauvez le cœur des femmes » ) qui sensibilise aux risques cardiovasculaires qui touchent plus les femmes que les hommes.

Cette image, ça t'évoque quoi ?

C’est le « don’t rush challenge » qu'on a fait pendant le confinement avec les athlètes féminines Adidas France. L’idée était de publier une vidéo dans laquelle on apparaissait d'abord en tenue habillée, puis en tenue de sport. On voulait montrer que pendant le confinement, on n'a pas envie d'être très bien habillées. On est plutôt en tenue de sport pour faire de l'activité physique même si on est enfermées à la maison.

Concernant les sponsors, je me suis toujours dit que j'essaierais de les choisir en fonction de mes valeurs, pour m'aider à délivrer mes messages. Adidas, c’est un équipementier sportif qui fait sens et la FDJ soutient tous les athlètes olympiques. Ça m'est arrivé de refuser des offres parce que ça ne correspondait pas à ma vision des choses. Mais il n'y a pas énormément de sponsors qui frappent à la porte. En France, le sponsoring n'est pas encore très développé. Les marques font trop souvent appel aux athlètes déjà connus et à certains sports pour mettre en avant leurs produits. Alors quand on a un projet qui coûte cher, tous ceux qui veulent s'y associer sont les bienvenus !

Le sport et les études, on en parle ?

Quand on grandit dans un sport comme le mien, on ne se dit pas qu’un jour on va gagner de l’argent. On doit très tôt penser à sa reconversion, ce à quoi nous pousse aussi l'INSEP (Institut National du Sport, de l'Expertise et de la Performance). J'étais très fière d’obtenir un Master en management à l'ESCP. Avec le recul, je me rends compte que ces années d'études n'ont pas été faciles. Je pense qu'elles ont empiétés sur la qualité de mes entraînements et sur mon investissement. Si on veut obtenir plus de médailles et être un athlète de haut niveau et rivaliser avec les autres, il faut se consacrer à 100 % à son sport.

Tu communiques comment pendant le confinement ?

Je fais des lives sur les réseaux sociaux à la demande de ma communauté en manque d'activités sportives durant le confinement. Moi-même, j'ai dû diminué mes entraînements : je n'ai pas de piste de 14 mètres chez moi (rire). On diffuse des séances physiques et des déplacements d'escrime. C'est une manière de garder le contact avec ma communauté en parlant toujours de sport. En général, je communique sur mes compétitions, sur mes voyages, sur mes entraînements, sur mon état d’esprit.

Mon copain est américain. Il n'a pas la même manière de gérer sur les réseaux sociaux. Là-bas, ils peuvent parler de plus de choses sans se justifier. Les sportifs français sont un peu plus humbles et discrets. On va tourner nos résultats de façon plus subtile là où les américains sont plus dans le show et les effets spéciaux. De mon côté, j'essaie de montrer que derrière l’athlète il y a une femme qui veut parler de choses qui l’intéressent.

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