Space X, Trump et le ciné sur Fortnite
Voici ce qui vous attend dans le FL'HUSH News de cette semaine : la stratégie de communication autour du lancement du vol DEMO-2, le bras de fer entre Trump et Twitter et le cinéma qui se réinvente face à la crise épidémique. (Voir la vidéo en cliquant sur la photo en haut de la page)
Space X : la course aux étoiles 2

Une fusée qui décolle avec des astronautes, ça fait toujours rêver mais c’est quand même devenu assez banal de nos jours. Alors pourquoi est-ce qu’on parle autant du vol Demo-2, prévu mercredi et reporté à demain à cause de la météo ? Pourquoi dit-on que c’est “historique” ?
D’abord, c’est la première fois qu’une entreprise privée (SpaceX créé par Elon Musk) envoie des astronautes en orbite (même si elle est aidée par la NASA). C’est un peu le début de la démocratisation de la conquête de l’espace. Le but d’Elon Musk, c’est d’ailleurs de développer le tourisme spatial (et d’aller sur mars et au-delà). Avec cette performance, le Sud-africain relance le rêve. D’un côté, il met des paillettes dans les yeux, à la manière d’un show à la Disney World : des combinaisons spatiales dessinées par le costumier de Batman vs Superman et un intérieur de fusée à la déco très futuriste. De l’autre côté, il montre que c’est bientôt possible pour tous : son entreprise qui n’a même pas 20 ans dépasse le favori, Boeing, et s’envole vers d’autres cieux. Ses fusées dites “low cost” sont plus rapides à construire et plus sûres.
La deuxième raison, concerne les Etats-Unis : c’est la première fois depuis une dizaine d’années qu’ils peuvent envoyer des astronautes dans l’espace sans dépendre de la Russie. Même si l’opération a été lancée par Barack Obama, Donald Trump ne pouvait pas manquer l’occasion de se faire mousser. Il y voit un symbole de sa stratégie de domination militaire et civil de l’espace. Il fallait bien ça pour donner un coup de fouet à la vieille agence spatiale et rendre la fierté aux Etats-Unis.
Twitter et Trump en guerre

Twitter, c'est un peu la cours de récré du président américain : il y a accusé un animateur politique de meurtre, a partagé un message traitant Hillary Clinton de... « pouffiasse » et dénoncé Obama d'espionnage. Tout ça au grand bonheur de ses 80 millions de followers, impatients de voir qui sera la prochaine victime.
Prônant la liberté d’expression, le réseau social n’a jamais bronché jusqu’à... mardi ! Pour la première fois, il s’est opposé à deux de ses tweets en indiquant « vérifier les faits » sous les messages qui qualifient de “nécessairement frauduleux” le vote par correspondance. Évidemment, la réaction du président des États-Unis ne s'est pas fait attendre. Il demande la réglementation voire la fermeture des réseaux sociaux. Il estime que Twitter ne respecte pas la liberté d’expression. Pire, il l’accuse d’avoir interféré contre lui lors de la campagne présidentielle de 2016 et ne souhaite pas que ça recommence.
.@Twitter is now interfering in the 2020 Presidential Election. They are saying my statement on Mail-In Ballots, which will lead to massive corruption and fraud, is incorrect, based on fact-checking by Fake News CNN and the Amazon Washington Post....
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) May 26, 2020
C'est vrai, les réseaux sociaux ont été critiqués pour leur inaction face aux tentatives de manipulations lors de ladite élection et du référendum sur le Brexit. Mais était-ce vraiment contre Trump ? Quoiqu’il en soit, Twitter est d’accord avec ce dernier, ça ne doit pas recommencer ! Le PDG de Twitter, Jack Dorsey s’est défendu d’être “un arbitre de la vérité” : “nous continuerons de signaler des informations incorrectes ou contestées sur les élections dans le monde.” Les réseaux vont en tout cas être scrutés à la loupe pendant les prochaines élections. Le sujet est sensible : où s’inscrit la limite entre la liberté d’expression et la censure d’informations fausses et manipulatoires ? Les réseaux sociaux doivent-ils être considérés comme des médias et donc sont-ils responsables des contenus publiés sur leur plateforme ? Voilà des débats passionnants mais compliqués et sans fin.
Le cinéma fait de la résistance

Malgré les difficultés actuelles, la créativité est à l’honneur dans le monde du ciné. Depuis quelques semaines, c’est le grand retour du drive-in qui faisait fureur dans les années 30 aux États-Unis. Il s'agit d’un cinéma en plein air, où l’on regarde le film depuis sa voiture.
Mais ce qui révolutionne surtout l'industrie cinématographique, c’est la conversion numérique. Amazon et Netflix ont zappé la case “ciné” pour sortir directement leurs films sur leur plateforme. Les cinémas de proximité, eux, proposent des films en VOD à petits prix sur des sites de location. Un distributeur a carrément mis en place des salles de ciné virtuelles accessible grâce à une réservation avec son adresse mail.
Just announced during the Tenet trailer premiere - Christopher Nolan is bringing one of his iconic films to @FortniteGame this summer for a full length free screening for fans! pic.twitter.com/ZzmqvhYlpW
— Geoff Keighley (@geoffkeighley) May 22, 2020
Il y a aussi des initiatives plus inattendues comme la diffusion de la bande annonce du très attendu film de Christopher Nolan, « Tenet » sur... Fortnite. Prochaine étape, un long métrage du réalisateur britannique. Si le titre du film et la date ne sont pas encore révélés, on sait qu’il sera projeté en intégralité sur le grand écran virtuel de la Fête Royale. Une séance gratuite pour les 350 millions de joueurs et autres internautes qui profiteront de la diffusion en streaming. C’est en tout cas un gros coup de com‘ initié par Warner Bros qui reprend une idée déjà explorée par le rappeur Travis Scott avec son concert virtuel.